« Maison Folie » est un concept développé dans le cadre de « Lille 2004, Capitale culturelle » pour créer de nouveaux lieux visant à réapproprier des friches architecturales à des fins culturelles multiples. La Ville de Mons décide de participer à cet événement de portée régionale et réalise avec ce projet un des premiers jalons de Mons 2015. Cet équipement est installé dans l'école des Arbalestriers, désaffectée et convertie en lieu culturel dès la fin des années 1970. Elle accueille, depuis, la salle de spectacle « Les Arbas ».
Faute de moyens financiers importants, l'appel d'offres limite l'intervention à la redéfinition des zones d'accueil et d'accès de la salle de théâtre. Le projet de Matador détourne la commande initiale et parvient à réaffecter l'ensemble du domaine exploitable pour des spectacles et des expositions. La cour est réhabilitée pour devenir un espace commun destiné à l'accueil du public et d'activités.
L'intervention architecturale se concentre sur les constructions situées en fond de parcelle : deux volumes parallèles de deux niveaux accueillant les anciennes classes. L'idée est de conserver les traces des occupations précédentes, les strates des matériaux et les couches des couleurs en ajoutant l'équipement nécessaire pour le fonctionnement des activités. À la place du préau situé entre les deux volumes, une structure est construite pour accueillir une scène équipée pour des spectacles avec des tribunes démontables. Sa présence est à la fois monumentale et pragmatique.
Un grand portique de béton relie vers la cour les deux pignons des volumes existants. Il encadre une façade composée de panneaux métalliques. La partie inférieure est amovible afin d'assurer le passage des équipements techniques et des aménagements temporaires, mais aussi pour ouvrir la scène vers la cour lors de spectacles de plus grande envergure. Cette partie est dénommée l'« Espace des possibles ».
Face à la salle de spectacle existante, une troisième salle, la « Margin' Halle », est aménagée en vidant le volume du cloisonnement existant. Ce projet a reçu un accueil remarquable de la presse spécialisée et des utilisateurs.
À l'instar du Palais de Tokyo à Paris, de l'Espace Lu à Nantes ou encore de la Condition publique à Roubaix, il s'inscrit dans une pratique qui révèle l'histoire et la matière des constructions, tout en facilitant l'usage et l'appropriation.
Maurizio Cohen
| Sources |
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| Contesse Audrey, XX Models. Young Belgian Architecture : Anticipate the possible, 2013, p.121-128. |
| La Maison Folie, Bruxelles : Cellule architecture, 2006. |
| Atelier d'architecture Matador, Atelier d'architecture Matador, Dossier Architecte - Maison Folie. |
| Mons, coll. Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Bruxelles, Mardaga, 2011. |
| Cohen Maurizio, «Maison Folie» dans A+, n° 195, août - septembre, 2005, p.76-80. |
| «Maison Folie» dans A+, n° 208, octobre-novembre, 2007, p.54-56. |
| Wilquin Hugues, «Co-textes» dans Les Cahiers de l'Urbanisme, n° 77, décembre, 2010, p.31-33. |