L'ascenseur n° 3

Après la mise en service de l'ascenseur n° 1, l'aménagement du canal du Centre se poursuit avec lenteur en raison d'aléas administratifs et techniques liés à la nature du sous-sol et à la présence de galeries de mines abandonnées où l'eau s'engouffre. 

Les travaux d'étanchement retardent la mise sous eau : en 1892, le canal est creusé sur la seule section de Mons à Thieu. On entreprend, dès lors, simultanément la construction des trois derniers ascenseurs – Houdeng-Aimeries (n° 2), Bracquegnies (n° 3) et Thieu (n° 4), ainsi que celle de trois ponts tournants, un fixe et deux ponts-levis. Ces ascenseurs édifiés par la société Cockerill diffèrent sensiblement du n° 1. Un aqueduc maçonné supporté par une voûte remplace le pont-canal métallique. Les grands murs de soutènement sont en pierre de taille au lieu de briques et sont garnis de pilastres. Le système de guidage, les presses, les pistons et l'étanchéité entre sas et bief sont améliorés. 

La perspective la plus intéressante du canal se situe au niveau du bief supérieur de l'ascenseur n° 3 d'où l'on aperçoit l'ascenseur n° 2 et la section rectiligne qui y conduit. C'est de ce point de vue que l'on peut apprécier la qualité de l'aménagement paysager avec ses grands talus gazonnés et ses alignements d'arbres. En contrebas se trouvent les maisons de service et la salle des machines commune aux ouvrages n° 2 et 3. 

Construit à la fin du XIXe siècle, cet ensemble de style éclectique regroupe la station de pompage, la salle des machines – avec ses deux tours crénelées à fausses meurtrières abritant les accumulateurs –, ainsi que les maisons de service identiques à celles d'Houdeng-Aimeries. Les façades sont agrémentées de bandeaux en pierre sur frise de briques soulignant les différents niveaux. 

Dernier élément intéressant, le pont tournant de Bracquegnies inauguré en 1900 ainsi que la « maison pontière ».

Yves Quairiaux