Musée des Beaux-Arts de Tournai
Jalon XX
Musées
2016 -
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1903 - 1928
1903 - 1928
Réalisé
Initié par le mécène bruxellois Henri van Cutsem, le musée des Beaux-Arts est le fruit d'une grande amitié entre le sculpteur Guillaume Charlier, l'architecte Victor Horta et le peintre Louis Pion.
Sa construction s'étale sur vingt-cinq années, depuis l'amorce du projet en 1903, la pose de la première pierre en 1913, l'arrêt du chantier durant la guerre 14-18 et l'inauguration en 1928.
De transition Art nouveau-Art déco, le musée présente un plan central rayonnant (structure panoptique axiale). En forme de tortue, il s'organise autour d'un hall majestueux sur lequel s'ouvrent des salles d'exposition polygonales. La pureté des axes visuels, renforcée par une symétrie d'ensemble, assure une grande fluidité d'espace.
La structure est en béton armé et gîtages de fer. L'ensemble du bâtiment profite d'un éclairage zénithal grâce à d'imposants lanterneaux aux nervures ornementales métalliques. Seules les trois salles du fond portent un étage dont la balustrade en fer forgé s'inspire du répertoire géométrique de l'Art déco.
Aux allures de temple égyptien, la façade principale, réalisée en pierre de taille, contraste avec la simplicité des façades latérales, réalisées en briques. Elle s'ouvre sur un double portique encadré de colonnes aux lignes végétales. Une patte de tortue stylisée signe l'Art nouveau en guise de poignée de porte. La "Vérité inspiratrice des Arts", bronze allégorique monumental de Guillaume Charlier, surplombe l'attique.
Le musée abrite la collection de peintures, dessins et sculptures la plus importante de Wallonie, généralement reconnue par les spécialistes comme l'une des cinq plus importantes de Belgique.
amais rénové depuis sa construction, l'œuvre majeure de Victor Horta en Wallonie et le seul musée conçu en tant que tel au cours de sa carrière, retourne sur les planches en 2015, à l'occasion d'un concours visant sa rénovation et son agrandissement.
Le lauréat, XDGA, propose de sortir une majeure partie des fonctions muséales hors de la bâtisse, pour faire de celle-ci un lieu public couvert, offert à la ville et à ses habitants. Osant le contact direct avec l'ensemble des façades secondaires, l'architecte développe une extension sur la totalité de la surface parcellaire et y installe l'exposition permanente. Trait d'union entre le musée de Victor Horta et la ville de Tournai, celle-ci se dote d'une émergence ponctuelle de trois niveaux (réservée aux expositions temporaires), signe d'un nouveau rapport au paysage urbain. La nappe ainsi définie se partitionne en cellules toutes identiques, non moins porteuses d'un grand potentiel de flexibilité.
On retrouve l'esprit libre du projet de Victor Horta, au travers d'une architecture soucieuse d'entretenir le dialogue, mais aussi de marquer sa différence.
Florence Renson et Charlotte Lheureux
Sources |
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Pierre Chabard, «La greffe et la tortue» dans A+, n° 261, août, 2016 |
Dossier de presse. Rénovation et extension du Musée des Beaux-Arts de Tournai. Présentation de léquipe lauréate, 5 septembre 2016, Ville de Tournai |
Serge Le Bailly de Tilleghem, Musée des beaux-arts Tournai, Bruxelles, Crédit communal de Belgique, Ministère de la communauté française, 1989. |
R. Delcroix, Architectures rêvées : Victor Horta et le musée des Beaux-Arts de Tournai, Tournai, Casterman, 1996 |
Françoise Aubry, Horta ou la passion de l'architecture, Gent, Ludion, 2005, p.178-185. |
«Le petit granit dans le Musée des Beaux-Arts de Tournai» dans Bâtir, Bruxelles, mai, 1933, p.208-209. |