Maison Parys

Érigée dans le contexte de l'après-guerre qui voit la densification du logement sur les boulevards montois, l'habitation s'inscrit en mitoyen et à front de voirie au sein d'un tissu hétéroclite : sur sa droite, des maisons de maître néoclassiques et, sur sa gauche, un immeuble à appartements contemporain en briques rouges. 

Exploitant tant le fonctionnalisme de Le Corbusier que le néoplasticisme du mouvement hollandais De Stijl, la maison respecte les prescriptions d'alignement, tout en jouant sur les retraits de volumes en élévation. En effet, l'architecte a privilégié d'enchâsser le volume rectangulaire de la maison dans un cadre formé par les saillies des pilastres (mulots de couleur grise). 

Le soubassement en tuileaux noirs du rez-de-chaussée accentue l'effet de style, complété par le large débordement, légèrement incliné, de la toiture. Au rez-de-chaussée, Jean-Pierre Parys installe, à gauche, son bureau d'architecture, accessible depuis le vestibule d'entrée, qu'il complète de pièces de service et du garage. 

Au premier étage, la baie centrale illumine la vaste pièce de vie qui traverse de part en part la maison ; sur la gauche, le mur aveugle garantit l'intimité d'une chambre à front de rue. 

Au deuxième étage, un appartement familial dispose de la même façon, le living derrière la baie de droite tandis qu'à gauche, quatre fenêtres identiques éclairent deux autres chambres. Cette subtile division du rectangle de la façade exploite le procédé harmonique du nombre d'or. L'articulation plastique des formes rectangulaires et carrées est synthétisée dans le tracé de la grille de la porte d'entrée.

Anne Deprez