Kéramis (Centre de la céramique de la Fédération Wallonie-Bruxelles)

Après le classement comme monuments historiques des bâtiments contenant trois fours-bouteilles (1865-1870), seuls témoins belges d'un procédé de cuisson très répandu au XIXe siècle, le Musée royal de Mariemont s'est associé à la Fondation Boch Keramis —- association vouée à la sauvegarde du patrimoine industriel Boch et à la promotion culturelle de l'entreprise -— pour créer un centre autour de ce noyau. 

La fondation officielle, en 2009, du Centre de la céramique de la Communauté française a donné l'occasion à l'Institut du patrimoine wallon, en collaboration avec la Cellule architecture de la Communauté, et soutenu par le Fonds européen de développement régional (FEDER), de lancer un concours d'architecture. 

Le complexe prévu doit abriter une collection permanente (incluant la partie de la collection de l'entreprise Boch acquise par la Communauté en 1985), des expositions temporaires, ainsi que des ateliers de céramique pour le grand public et des artistes invités. Cinq bureaux d'architecture ont été invités à élaborer un projet, dont l'association momentanée Codelenovi, qui a remporté la commande. 

Le projet s'articule autour des deux halles conservées, qui sont enveloppées par deux sections de mur de la même hauteur que les façades existantes. Ces murs tracent un périmètre dans lequel s'installent les différents composants du programme. La marge variable entre l'enveloppe et les bâtiments historiques donne lieu à une alternance d'espaces intérieurs et extérieurs qui s'orientent vers le noyau du projet ou vers le site. Le motif décoratif du mur rappelle les faïences murales qui ont fait la renommée de Boch, et attire l'attention sur la variété des surfaces des éléments qui constituent le projet. En même temps, l'enveloppe assure l'autonomie du Centre face aux développements importants qui l'entoureront. 

La transformation en espace d'exposition de la halle contiguë au bâtiment contenant les fours contribue à libérer le cœur du complexe et à valoriser les trois fours dans leur contexte architectural d'origine. Ils s'y manifestent ainsi à la fois comme témoins historiques et formes sculpturales primitives.

Maarten Delbeke (à vérifier)