Site du Grand-Hornu (ensemble)

Le Grand-Hornu témoigne de l'important passé charbonnier de la région du Borinage. Sous l'impulsion de l'industriel Henri De Gorge, le site est progressivement réalisé à partir des premières décennies du XIXe siècle. Il est composé de plusieurs édifices qui dessinent deux grandes cours monumentales et qui répondent à la rationalisation des espaces de travail de l'époque. 

L'ensemble comprend également une cité ouvrière d'environ quatre cent cinquante habitations conçues pour accueillir et sédentariser les travailleurs du charbonnage. Les premiers bâtiments (1821-1825) sont l'œuvre des architectes François Obin et Pierre Cardona, mais l'auteur principal de l'ensemble est l'architecte néoclassique tournaisien Bruno Renard. Émule de l'architecte rationaliste français Claude-Nicolas Ledoux - à qui on doit les salines royales de Chaux et les pavillons d'octroi parisiens -, ce projet (1825-1835) constitue un témoignage exceptionnel de l'architecture industrielle du XIXe  siècle en Europe, par l'articulation de ses espaces, la cohérence de son expression et la sobriété du langage classique utilisé. 

Le site arrête son activité en 1954. à ce moment, ses constructions et ses infrastructures sont très importantes. La majorité de ces éléments disparaîtra en quelques années. Les bâtiments mêmes de Bruno Renard se dégradent et risquent d'être détruits. 

En 1971, l'architecte borain Henri Guchez, épaulé par des historiens et chercheurs locaux, achète le site en proposant de restaurer les bâtiments et d'y installer ses bureaux. Il fait appel à son collègue Jacques Dupuis, en fin de carrière, pour dessiner une partie des aménagements intérieurs, aujourd'hui disparus. Depuis 1984, l'asbl Grand-Hornu Image est installée sur le site et y organise des expositions et des activités culturelles et touristiques de niveau international. 

En 1989, l'ensemble est racheté par la Province de Hainaut. Plusieurs rénovations ont lieu, dont les aménagements intérieurs de l'aile nord par le bureau Synergy International. Des œuvres d'art sont également intégrées à l'architecture du site  : la fontaine cinétique de Pol Bury et les portes du magasin aux foins ainsi que les anciennes écuries, sculptées par Félix Roulin. 

Depuis 2002, l'aile sud est occupée par le MAC's, réalisé par l'Atelier d'architecture Pierre Hebbelinck pour la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le site, patrimoine majeur de Wallonie, est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 2012.

 

Maurizio Cohen

Sources
Robert Yves, Le complexe industriel du Grand-Hornu, Paris : Nouvelles éditions Scala, 2002.
Cohen Maurizio, «Confronto col passato» dans Domus, n° 853, novembre, 2002, p.52-63.
MAC's. Musée des Arts Contemporains au Grand-Hornu, 2002.