Construite face à une ancienne carrière devenue étang et entourée par une végétation dense, cette maison s'inscrit en relation à la forme courbe de la rive et profite par son implantation des qualités naturelles du site.
Le plan est exemplaire de la démarche de Jacques Dupuis à utiliser les obliques comme moteur de conception, lui permettant de dilater les espaces et d'élargir les champs de vision de chaque pièce en alternant de grandes baies vitrées avec des fentes verticales qui assurent le décalage des volumes entre eux.
De la rue, on n'aperçoit que la porte du garage en lattes de bois et les murs blancs et aveugles qui protègent l'intimité des habitants. Vers le jardin et la carrière, les façades s'ouvrent généreusement comme pour embrasser le paysage et le faire participer à l'habitation.
Devant le séjour se trouve une vaste terrasse, suspendue par rapport à la pente naturelle, qui accentue l'effet spectaculaire de la vue de l'eau. L'habitation se développe sur un seul niveau avec, dans un sous-sol en partie enterré, des locaux techniques et de stockage.
Dupuis utilise des toitures légèrement inclinées, en un seul versant, penchées vers les façades orientées au nord, ce qui accentue l'effet protecteur des murs aveugles et la position de l'entrée. Vers l'étang et le jardin, les avancées de toitures protègent les murs et les baies vitrées de la pluie et de l'ensoleillement.
L'épuration des masses et la sobriété des détails vont de pair avec le raffinement de la mise en œuvre des matériaux et du mobilier intérieur.
Maurizio Cohen
| Sources |
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| Fonds Jacques Dupuis, Archives et Bibliothèques de la Faculté darchitecture de lULB. |
| Thomaes Jan & Cohen Maurizio, Jacques Dupuis, l'architecte, Bruxelles : La lettre volée, 2000, p.304-307. |