Centre de délassement de Bougnies

En 1936, au centre de la petite commune rurale de Bougnies (370 habitants) et sur un terrain de 1,30 ha, le bourgmestre socialiste Louis Piérard crée ce centre de délassement et de loisirs destiné aux populations ouvrières du Borinage : « Nous ferons de Bougnies un des hauts lieux de l'éducation populaire, un centre de culture qui contribuera à augmenter encore la dignité ouvrière. [...…] Pendant leurs heures de loisir ou leurs congés, les travailleurs, s'ils ne voyagent pas, doivent déserter les corons empestés et se retremper au sein de la belle nature. Ils doivent changer d'air et de décor, se dépayser. » 

Le programme, financé par l'Office de redressement économique (OREC), est inédit : une auberge de jeunesse avec quatre-vingts lits, un café-restaurant, un petit musée du terroir, une plaine de jeux et de sport pour adultes et enfants, un étang pour la pêche et un théâtre de plein air. Adossée à la colline, l'auberge de jeunesse de l'architecte Marcel Chabot tourne sa façade principale en direction de l'étang et du théâtre de verdure. 

Ce bâtiment moderniste de deux étages, rythmé par un jeu de courbes où s'inscrivent des fenêtres d'angle, est coiffé d'une tour d'angle. L'élément du programme le plus audacieux est le théâtre de verdure de mille places. Les gradins disposés sur la pente de la colline ont été taillés par de jeunes chômeurs. La scène est posée sur une construction en briques et béton abritant de vastes loges et la fosse d'orchestre. Elle est ceinturée d'une colonnade avec, en position axiale, une figure masculine allégorique, intitulée « Vivre », du sculpteur Dolf Ledel (1893-1976).

Ludovic Recchia

Sources
Eemans-Elsevier N., Adolf Demol.
Piérard Louis, «Bougnies» dans Socialiste, n° 7, septembre, 1939.
Colfontaine, Dour, Frameries, Honnelles et Quévy, Wavre, 2006.