Maisons Hallez, Derveau, Beckers, Barbier d'Obourg, Monnier, Fagniart et Valentin

Initialement prévue pour l'extension de la Machine à eau, cette longue parcelle située entre le boulevard et la rivière de la Trouille est divisée fin des années 1920. L'ensemble des sept habitations y est érigé en retrait du front bâti, témoignant de l'assouplissement des règles d'alignement imposées depuis l'urbanisation des boulevards à la fin du XIXe siècle. Clôture, haie, grille ou muret s'invitent pour renouveler la relation entre l'habitat et l'espace urbain du boulevard, offrant, dans la plupart des cas (51 C, E, F et G), l'opportunité d'aménager un jardinet d'inspiration anglo-saxonne ou de réaliser un accès à un garage en sous-sol (51 B, D), signant la démocratisation de l'automobile dans l'entre-deux-guerres. La composition de ces maisons – dont l'échelle modeste les rend accessibles à une nouvelle bourgeoisie – présente une variété de solutions alliant confort et pragmatisme, oscillant entre Art déco et modernisme, développant une identité propre à chacune d'entre elles (teintes des briques, ornementations en béton, reculs, obliques, toitures à versants et à la Mansart, etc.). « Les maisons des particuliers propres et avenantes, il est vrai, sont d'une banalité désespérante », écrira à ce propos, en 1933, Jules Destrée, ancien ministre des sciences et des Arts, alors membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. « Je n'ai aperçu que quelques maisons neuves, à gauche, au boulevard Dolez, qui révèlent, derrière leur petit jardinet, un effort vers l'originalité et l'élégance. »