Dans cette rue étroite, bordée d'un mur longeant la propriété Losseau, le style Art déco de l'habitation dénote dans le tissu urbain du XVIIIe siècle. L'audace coloriste du parement de carreaux en céramique émaillée noire et verte envahit le bas du mur jusqu'à mi-hauteur des fenêtres et le pourtour du portail d'entrée.
Suivant la nature des espaces intérieurs, la façade décline une variété de percements. Au centre, l'ordonnance verticale de deux vitraux superposés marque la montée de la cage d'escalier de la maison pour en révéler la distribution spatiale. À gauche du portail, la baie en meurtrière éclaire l'espace du vestiaire dans le vestibule, tandis qu'à l'étage, la meurtrière double procure l'intimité et la faible luminosité pour un hall ou une salle de bains. À droite, une grande baie à guillotine illumine le grand salon, tandis qu'à l'étage, deux hautes fenêtres identiques éclairent la chambre à coucher.
Le traitement plastique de la façade démontre, dans un souci autant esthétique que fonctionnel, comment l'Art déco assimile la conception classique de l'architecture qui intègre les arts plastiques. Cette recherche exploite l'abstraction géométrique autant pour le relief carré au-dessus de la porte d'entrée, le faible relief de cannelures ou les vitraux jaunes et blancs que, dans le détail architectural, pour les retombées sphériques en cascade des voussures du portail ou en quart de sphère pour le larmier de la baie du salon.
Anne Deprez
| Sources |
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| Piérard Christiane, De l'éclectisme au post-modernisme. Deux cent cinquante ans d'architecture à Mons, Mons, 2012, p.60. |
| Géron Ghislain, Mons, coll. Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Wavre, 2011, p.340. |
| Mons, coll. Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Wavre, 2011, p.175-176. |