Interface entre la ville historique et le site des Grands Prés – identifié comme zone d'extension commerciale et d'habitat (Plan communal d'aménagement, 2000) –, la gare de Mons, la cinquième plus fréquentée de Wallonie, fait l'objet d'un concours d'architecture en janvier 2006, s'inscrivant dans les plans de renouvellement des infrastructures d'accueil ferroviaires menés ailleurs dans le pays (entre autres Liège, Namur, Gand, Anvers).
À l'origine prévoyant une simple passerelle de jonction entre la gare existante et les Grands Prés, le projet mue en une redéfinition complète du site ferroviaire. La passerelle, telle une rue couverte, reste l'élément fort du nouveau projet développé par le lauréat Santiago Calatrava, autour duquel s'articulent symétriquement les cinq quais, dont un est commun aux trains et aux bus, et un autre aux bus et aux voitures (dépose-minute et taxis).
L'emploi d'une gamme de matériaux délibérément limitée comme le béton (parkings en sous-œuvre de 862 places), l'acier peint blanc (éléments structurels), le verre (auvents et toiture) et la pierre naturelle (revêtements des quais) renvoie au vocabulaire employé par l'ingénieur-architecte catalan – notamment à la gare de Liège-Guillemins dont il est également l'auteur (1996-2009) –, complété par le bois (revêtements intérieurs) et les panneaux de verre avec cellules photovoltaïques intégrées couvrant pour partie les abris de quai.
La structure principale est composée d'arcs prenant appui sur la gare-passerelle et sur deux fondations ponctuelles par demi-quai. Sur chaque quai, les salles d'attente sont appuyées au dos des escaliers et des escalators menant à la gare-passerelle. L'ancrage des façades accentue son inscription dans le tissu urbain.
L'architecte redessine également les espaces publics. Les auvents marquent, de chaque côté, les deux têtes de cette gare-passerelle, accueillant voyageurs, piétons et cyclistes.
Dominique Gluck et Thomas Moor
| Sources |
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| Gosselain Pierre, «Une nouvelle jeunesse pour la gare de Mons entre intra-muros et Grands Prés» dans Les cahiers de lUrbanisme, n° 74, Mai, 2010, p.8-44. |
| Michat Géraldine, «De la colline à la ville» dans A+,, n° 227, décembre-janvier, 2011, pp.88-89. |