Carré des Arts

Le Carré des Arts occupe l'ancienne caserne d'infanterie (dite du Major sabbe à partir de 1918), remarquable témoignage de l'architecture militaire hollandaise du début du XIXe siècle (Remy de Puydt, 1824-1827). 

Pendant l'entre-deux-guerres, d'importants travaux d'adaptation et de reconfiguration sont réalisés à l'intérieur du bâtiment, pour finalement perdre son affectation à la fin des années 1940. Réoccupé dès les années 1960 par le Fonds des bâtiments scolaires, son classement en 1983 préfigure sa vocation culturelle, concrétisée dans une première rénovation menée par l'architecte Jean-Pierre Saintenois (1993-1995) et l'installation de l'École supérieure des arts, l'administration centrale du théâtre Le Manège et la télévision locale Télé Mons-Borinage. 

La cour du bâtiment accueille annuellement le festival des arts de la scène « Au Carré », qui occupe une place importante dans la vie culturelle montoise. Développé en prévision de Mons 2015, le projet initial prévoyait l'installation d'une couverture permanente, aux modules pivotants, afin de faciliter l'organisation d'événements. Pour des raisons budgétaires, l'équipe d'architectes et d'ingénieurs a conçu un deuxième projet à la structure plus légère, entièrement démontable manuellement depuis le sol. 

Cinq toiles monumentales translucides, à la conception proche de l'architecture navale, couvrent presque totalement (80 %) la cour – investie à cette occasion par une composition du plasticien Jean-Luc Moerman – et protègent désormais les activités, tout en définissant un cadre spatial proche des intentions originelles (mettre jusqu'à 1 200 personnes à l'abri dans des conditions optimales de production artistique). 

Les façades étant classées, les interventions du nouvel équipement sont réduites aux ancrages, en discrétion, maintenus par des micropieux placés sous les corniches.

Maurizio Cohen