Auberge du Beffroi

Auberges de jeunesse

1999 - 2001 1999 - 2001 1999 - 2001 1999 - 2001 1999 - 2001
Réalisé

L'auberge a été conçue comme une architecture de l'effacement – « suivant scrupuleusement les objectifs initiaux du plan de sauvegarde et de revalorisation du patrimoine urbain établi en 1978 pour la ville de Mons », comme l'explique la fille du concepteur des lieux –, dégageant la perspective sur les remparts et, surtout, le beffroi, référent patrimonial majeur du lieu, de la ville et auquel l'institution d'hébergement emprunte le nom. 

Son implantation résulte d'un contre-projet porté par l'architecte, sur un site laissé en friche (maisons abandonnées) depuis plusieurs années et convoité pour la construction d'un hôtel, un projet rejeté maintes fois en raison de gabarits jugés excessifs. L'ancrage des fondations et des murs portants en béton armé a demandé, au préalable, d'importantes excavations jusqu'aux fondations du beffroi, ainsi que la consolidation de murs de soutènement (ancrés sur 10 à 14 m de haut) à laquelle la conception même du bâtiment participe pleinement, avec une structure perpendiculaire au mur d'enceinte abritant les chambres (orientées à l'est et au sud). 

Usant du vocabulaire postmoderne porté par Jean Barthélemy depuis deux décennies, l'emploi de la pierre bleue, du métal, du cuivre (toitures), de la brique nue ou enduite contraste avec la texture de la première enceinte, opposition soulignée par la déclivité du bâtiment. 

À l'intérieur, la verrière incurvée procure de la lumière naturelle à la zone d'accueil où convergent tous les espaces fonctionnels, comme les étroites fenêtres glissées dans les interstices des chevauchements de la façade (couloirs et escaliers). 

À la fin, les architectes auront réussi leur pari d'inscrire avec discrétion un programme dense (2 000 m²) : l'auberge comporte vingt-neuf chambres de quatre lits et deux dortoirs de trente lits, auxquels s'ajoutent les locaux communs (salle à manger, trois espaces de réunion, bar, etc.) et de service (cuisine, etc.) – sans oublier un jardin-patio et certaines toitures aménagées en terrasse.

Hugues Wilquin

Sources
Vanderhaege T., «Mons, l'Auberge de Jeunesse ouvrira le 1er février» dans Le Soir, 2 novembre, 2001, p.18.
Piérard Christiane, De l'éclectisme au post-modernisme. Deux cent cinquante ans d'architecture à Mons, Mons, 2012, p.84-86.
Commune de Mons - Autorisations de bâtir (Service Urbanisme), Archives de la Ville de Mons, n° AB11587, Mons, 1996-1997.
«Auberge de jeunesse de Mons» sur le site Greisch, en ligne http://www.greisch.com/projet/FR-2181.pdf, consulté le 06/11/2013.
Hauquier Alexandra, Jean Barthélémy. Parcours d'un architecte, asbl "Hainaut Culture et démocratie", 2007.
Mons, coll. Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Bruxelles, Mardaga, 2011.