Celibatman House

Cette maison a été réalisée en deux phases et témoigne de l'évolution de son auteur. Construite dans le milieu des années 1990, elle se situe dans un lotissement caractéristique des situations périurbaines, profitant cependant d'un bel environnement forestier qui en privatise les abords. Maison d'architecte, elle est à la fois un laboratoire et un manifeste d'expressions nouvelles. 

La recherche architecturale étant rare dans les contextes pavillonnaires, elle représente une singularité, un parcours original et novateur dans la région. L'implantation du premier projet répond à la volonté d'exploiter les qualités d'orientation de la parcelle en forme de L et de dégager un large espace entre la maison et la forêt, en recul par rapport à la rue. Rompant avec l'alignement conventionnel des voisins, la première configuration permet également d'offrir à la maison une disposition protégée et intimiste. Sur un parallélépipède, légèrement encaissé dans le sol et parallèle à la rue, s'installe un prisme à base triangulaire qui marque avec une extrémité l'entrée de la maison. Cette arête du volume est évidée pour faire traverser la lumière naturelle vers l'entrée, tout en protégeant des regards la pièce située à l'étage. 

Le premier projet exploite la toiture du volume en longueur pour accueillir une vaste terrasse orientée sud face à la salle à manger et à la cuisine. Quinze ans plus tard, une importante extension a modifié les rapports et les concepts d'origine. Un nouveau volume cubique a été placé devant le corps de bâtiment profitant d'un dénivellement du terrain. L'espace du rez-de-chaussée, articulé ainsi avec un demi-niveau, offre des espaces de vie en continuité où se trouvent la nouvelle cuisine, la salle à manger et l'ancien séjour. À l'étage, un bureau s'ouvre sur le paysage de la forêt et reste en contact avec les espaces de vie grâce à un vide plongeant sur les marches. Les tons clairs dominent les espaces et les lumières naturelles envahissent les lieux avec générosité. 

Par rapport au premier projet, dessiné avec une disposition plus en retrait, la façade côté rue du nouveau volume est largement vitrée, accentuant ainsi la relation avec le paysage.

Maurizio Cohen