Pour s'adapter à la forme triangulaire de ce terrain exigu, en bout d'impasse, André Godart conçoit par mimétisme un plan de même forme, rompant avec la typologie traditionnelle des habitations avoisinantes. L'originalité de sa démarche tient à l'agencement spatial de ce polyèdre, définissant d'abord les pièces de vie, de nuit, et les zones de distribution, pour ensuite sculpter une volumétrie brute en usant de renfoncements et d'encorbellements.
Les deux façades visibles depuis la rue (nord-est et sud) alternent grandes baies vitrées, balcons et volumes en décrochements. À l'arrière, le mur ouest, tout en sobriété, est constitué d'un pan uniforme et d'une unique ouverture sur le paysage campagnard.
En maçonnerie et béton peints en blanc, l'architecture prend des accents brutalistes – un vocabulaire proche de celui que Freddy Gallez développera dans la résidence du Soleil à Nimy –, témoignant du talent de l'architecte pour les compositions plastiques, qu'il développera dans un autre registre, contextuel cette fois, avec sa propre habitation à Mons.
Albane Amoros et Thomas Moor
| Sources |
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| Petit Pascale & Delaisse Paul, Architecture 30-60 un patrimoine à découvrir, 1998, p.41. |
| Amoros Albane & Delaisse Paul, André Godart architecte : Hommages, Mons, FA+U , UMONS, 2014. |