Château d'eau de Ghlin
Châteaux d'eau
2010 - 2014
2010 - 2014
2010 - 2014
2010 - 2014
2010 - 2014
Réalisé
En prenant des distances avec les solutions habituelles mises en œuvre pour ce type d'ouvrage – où la volumétrie résulte de la rationalité des choix techniques (extrusion ou révolution du profil autour d'un axe central) –, le projet des architectes de V+ interpelle la nature purement technologique de ce type de programme (entreposer de l'eau potable), à la fois par le dynamisme formel qu'adopte la construction que par le questionnement induit sur le paysage alentour.
Le château d'eau est traité en métaphore de la vie quotidienne : une table sur tréteaux, sur laquelle on dépose une cruche d'eau. La référence est d'autant plus marquante que, dans sa traduction à l'échelle du territoire, elle nous offre une variété inépuisable de perceptions différentes et une interaction constante avec son milieu. La déformation des colonnes de soutien multiplie la variété des points de vue ; elle s'inscrit dans la complexité du contexte naturel et bâti en refusant la banalisation de son rôle. La reprise des seules charges verticales, développée en complicité avec les ingénieurs du bureau d'études Greisch, se fait essentiellement dans les quatre extrémités supérieures respectives des colonnes en X et en V. La colonne verticale, unique, contient l'escalier d'accès à la plate-forme. La cuve de 2 000 m² n'est pas considérée comme la prolongation naturelle et massive des pieds, comme c'est souvent le cas, mais bien comme un élément posé sur un support.
Détachée de ces contingences strictement fonctionnelles, la plate-forme offre alors une flexibilité étonnante dans la reconversion possible du château d'eau. Enfin, positionné en retrait, le réservoir permet de poser sur le périmètre du plateau une façade légère, résille en métal déployée, qui, par sa transparence, renforce le parti pris premier des architectes, celui d'une superposition d'éléments.
Maurizio Cohen
| Sources |
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| Architectures, Wallonie-Bruxelles. Inventaires #1 inventories 2010-2013, Bruxelles, p.94-99. |