Villas Le Pachy et Le Palace

Habitation unifamiliale

Réalisé

En 1905, l'architecte est chargé de concevoir une vaste villa pour la famille nombreuse des Guinotte. Subordonné à la logique constructive, le plan est simple et rationnel, en deux groupes d'espaces articulés autour d'un hall sur deux niveaux, le tout surplombé d'une bibliothèque en galerie inscrite dans la toiture. 

La référence explicite à l'architecture anglaise de type cottage de luxe a conduit, outre à l'usage d'élégants colombages, au déploiement de détails architectoniques en briques, certains assortis de colonnettes renflées en pierre. L'espace pariétal des façades est sculpté, de manière à manifester les destinations des pièces et à offrir une grande variété de percements et de vues sur l'environnement. 

Le mot d'ordre de la plaisance différencie terrasses et oriels, mais sans les travers de la sophistication. Le jardin a été aménagé par Jules Janlet, qui en a fait une roseraie jugée « moderne » à l'époque, des plus remarquables en Belgique (il existe une rose « Madame Léon Guinotte »), agrémentée d'un pavillon circulaire et d'allées à la géométrie simple, rigoureuse mais emphatique. 

En 1918, Octave Van Rysselberghe a dessiné une seconde villa nommée « Le Palace » ou « Grand Pachy », de dimensions nettement plus imposantes, implantée à proximité, face à un bassin. Souvent remaniée sur les injonctions de Mme Guinotte, cette bâtisse très monumentale hors du commun n'a été ni terminée ni habitée par ses premiers propriétaires. 

On ignore si les plans d'origine de 1918 ont été respectés après le décès d'Octave Van Rysselberghe en 1929 (également l'année du krach boursier) ou si un autre architecte a pris le relais. La parfaite symétrie de la façade ouest exacerbait une monumentalité que l'on retrouve dans les réalisations de Van Rysselberghe en matière de grands hôtels internationaux. Son frère, le peintre Théo Van Rysselberghe, a réalisé une commande de dix-sept panneaux décoratifs qui devaient y être installés. 

Après avoir été transformée en appartements, puis squattée, la villa Le Palace, à l'abandon, a été détruite par un incendie. De la roseraie, il ne subsiste que le petit pavillon en ruine et quelques murs. 

La villa Le Pachy existe encore, transformée et incorporée au home Les Foyers de Bascoup (maison de repos et de soins) par Georges Gosse en 1986, mais dénaturée à la suite des nombreuses adaptations.

Raymond Balau

Sources
Maunemé A., «Les intérieurs du Pachy - À M. Léon Guinotte (Bellecourt, par Bascoup, Belgique)» dans Vie à La Campagne, n° 142, 15 août, 1912, p.125-129.
Maunemé A., «Le Pachy, villa moderne - À M. Léon Guinotte (Bellecourt, par Bascoup, Belgique)» dans Vie à La Campagne, n° 139, 1 janvier, 1912, p.1 ; 13-16.
Maunemé A., «Le jardin moderne et la roseraie du Pachy - À M. Léon Guinotte (Bellecourt, par Bascoup, Belgique)» dans Vie à La Campagne, n° 79, p.10-17.