Contemporaine de la maison Lovens, la maison du dentiste Oury est une des réalisations les plus significatives des différentes orientations du goût de l'époque à Liège. Les références à la tradition mosane – soubassement en moellons de gros appareil, brique de parement – se mélangent ici avec des éléments modernes, tels que la linéarité épurée de la façade, le toit plat, le dessin des grilles en fer forgé de tendance phytomorphique et les grandes baies vitrées donnant sur la rue Laruelle. L'angle du bâtiment, traité avec un oriel à imitation de pans de bois et au plan rectangulaire, évoque l'hôtel Kleyer réalisé par son collègue et beau-frère Paul Hankar un an plus tôt à Bruxelles (1898).
Ce bâtiment fera l'objet d'un projet d'agrandissement confié à Jaspar en 1901, où il adoptera une solution formelle audacieuse très similaire à celle appliquée à la maison Oury, dans le couronnement : balcon superposé à l'oriel, couvert par des éléments – une ample corniche dans le projet liégeois et un exhaussement au plan carré dans la maison bruxelloise – tournés de 45°par rapport à son plan.
La recherche structurelle, associant éléments métalliques et maçonnerie, n'est pas encore pleinement définie : les poutrelles et la maille des piliers restent dissimulées, et les possibilités du plan libre ne sont pas exploitées. L'organisation spatiale et le programme intérieur restent, en effet, ancrés à un modèle d'habitation traditionnel. L'architecte dessine également la décoration intérieure de la maison.
Daniela Prina
| Sources |
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| Paul Jaspar architecte 1859-1945, Liège : Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles, 2009, p.76-78. |
| Cortembos Thérèse, Liège, Liège, Mardaga, 2004. |