Alors qu'il vient de terminer ses études à La Cambre – où il côtoie notamment Jean-Jules Eggericx et Victor Bourgeois – et qu'il a décidé de quitter Verviers pour s'installer à Liège, se rapprochant ainsi de ses amis de la revue L'Équerre, Paul Fitschy reçoit sa première commande d'importance. Professeur d'athénée, Adolphe Listray, lui aussi originaire de Verviers, confie au jeune architecte la construction d'une imposante bâtisse disposant de quatre chambres, d'un bureau et d'une pièce pour la couture.
La maison est accessible par deux portes, l'une ouvrant sur le hall et la cage d'escalier et l'autre sur un garage pour vélos. La façade postérieure élevée en gradins permet d'établir à chaque étage de belles terrasses offrant une vue imprenable sur la vallée.
Pour résister aux dégâts miniers, l'édifice repose sur une ossature entièrement en béton armé qui permet notamment de dégager des espaces au rez-de-chaussée, où le salon et la salle à manger forment une vaste pièce sans cloisons ni murs porteurs intermédiaires. Mais c'est surtout par l'enduit blanc utilisé en façade que la maison se distingue.
Étudiant, Fitschy avait visité la maison de l'architecte Louis Herman de Koninck à Uccle et la question de l'enduit avait été longuement évoquée ; l'architecte s'était par ailleurs montré impressionné par les trois maisons que de Koninck avait construites au Tribouillet en 1930. Ainsi reprend-il l'idée d'une façade constituée d'un voile en béton armé bouchardé et parfaitement blanc.
Au niveau du soubassement, en contraste, il choisit un carrelage noir, parement utilisé par ses contemporains liégeois Ernest Montrieux et Yvon Falise.
Sébastien Charlier
| Sources |
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| L'Equerre, réédition intégrale : L'Equerre the Complete Edition 1928-1939, Liège : Fourre-Tout éditions, 2012, p.1318. |
| «Maison de M. le Professeur L. à Liège» dans L'Equerre, n° 3, Liège, mars, 1935. |