En juin 1938, l'architecte est chargé de la construction d'un nouvel institut chirurgical spécialement destiné aux personnes accidentées sur leur lieu de travail. L'établissement est, dès le départ, envisagé comme un centre spécialisé dans le soin des fractures et prend comme modèles d'autres cliniques similaires, comme celles du Dr Böhler à Vienne ou du Dr Magnus à Munster.
Outre l'institut, le programme prévoit aussi, à l'arrière de la parcelle, une habitation pour le gérant et une autre pour le concierge. Le bâtiment principal abrite les espaces de soins et s'élève sur trois étages. Le rez-de-chaussée est consacré aux salles d'examen et aux locaux administratifs. Tous les services destinés aux soins sont disposés aux étages supérieurs : deux salles d'opération avec locaux techniques au premier étage et les chambres d'hospitalisation au deuxième. La toiture-terrasse est aménagée pour accueillir les patients et les visiteurs. La composition des façades s'inscrit dans la lignée des réalisations de l'architecte, notamment l'Institut de génie civil.
L'architecte associe des matériaux industriels comme les châssis métalliques et le béton (colonnes, auvents, etc.) à des produits plus traditionnels comme la pierre bleue (soubassement, seuils de fenêtre, etc.) et la brique céramique de couleur jaune. En concertation avec le commanditaire, il attache une grande importance au cadre de soins. Les matériaux utilisés pour les revêtements intérieurs répondent à des questions d'hygiène et témoignent d'un budget confortable : escaliers en marbre, carrelages aux joints dorés, portes avec carreaux biseautés, etc.
Plusieurs artistes proches de l'avant-garde sont appelés pour décorer les espaces intérieurs : peinture murale de F. Steven, bas-relief de L. Dupont et vitraux d'E. Scauflaire décorant les trois œils-de-bœuf en façade.
La clinique prend le nom de Jules Seeliger, échevin des Finances à Liège au début des années 1920 et fondateur de la SMAP en 1919.
Aujourd'hui, le bâtiment abrite le Bureau régional du Fonds du logement des familles nombreuses de Wallonie.
Sébastien Charlier
| Sources |
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| «L'institut chirurgical de la Société Mutuelle des Administrations Publiques» dans Le mouvement communal, n° 244, Bruxelles, mai-juin, 1947, p.96-97. |
| Cortembos Thérèse, Liège, Liège, Mardaga, 2004. |
| «L'Institut Chirurgical de la Société Mutuelle des Administrations publiques» dans La Maison, n° 4, avril, 1951, p.146-149. |
| Liège. Architectures de la ville. Cartes et répertoires. HLM fondation d'architecture et d'urbanisme et Ville de liège, 2006, n° 284.. |