HEC (Haute Études Commerciales)

Décidée en 1988, l'installation de l'école sur le site de l'ancienne maternité de Beauregard, à l'abandon, répond à la nécessité d'absorber la fréquentation quotidienne de mille deux cents étudiants et une centaine d'enseignants. Le projet  s'inscrit alors en contre-point des politiques de concentration universitaire au Sart-Tilman, privilégiant ici la localisation du centre-ville pour bénéficier des facilités de services et d'accès. 

Occupé par plusieurs congrégations féminines depuis le XVIIe siècle, le couvent de 1684 est restauré et approprié par les architectes, qui y logent médiathèque et services administratifs, formant tampon avec le parking paysager. Vaste et élégant hall, la longue galerie à trois niveaux articule l'ensemble, couvert d'une toiture vitrée sur structure bois. Traitée comme une rue, en béton brut apparent, elle adopte le tracé urbain du XVIIIe siècle de la rue Jonckeu reliant la rue Saint-Gilles, rectifié au XIXe siècle par la création de la rue Louvrex. Le rez-de-chaussée accueille, au sud, un grand auditoire de cinq cents places, tandis que les étages distribuent, de part et d'autre de l'atrium, les salles de cours (aile ouest) et bureaux des professeurs (aile est), éclairés zénithalement et ponctués de patio. 

Le critique Pierre Loze voit, dans cette réalisation bardée de zinc en façade et toiture arrière et parée de pierre bleue à rue, « un modèle d'architecture urbaine qui, sans rien sacrifier de ses propres qualités, renonce à une affirmation comme pur objet pour entrer en résonance avec son environnement [au] bâti traditionnel ».

Jean Housen et Thomas Moor