Cité Administrative de la Ville de Liège
Au début des années 1960, la Ville de Liège entend rationaliser certains services communaux en les concentrant dans un bâtiment unique. Jean Lejeune, échevin des Travaux publics, choisit un vaste espace situé dans le centre historique, bénéficiant d'un plan particulier d'aménagement (1955). Le secteur est proche de la place Saint-Lambert et est accessible facilement par les transports. Le projet se double d'une vaste opération d'assainissement d'une zone considérée par les autorités comme insalubre. Ne disposant pas de moyens financiers suffisants, la Ville s'associe aux Constructions et entreprises industrielles (CEI).
Au projet d'une tour viennent se greffer un grand complexe commercial (grands magasins À l'Innovation), à la conception partagée avec l'architecte Jean Plumier, et un parking public. Dès 1962, de nombreux édifices anciens sont démolis. Pour répondre aux protestations d'acteurs du patrimoine, certaines façades sont démontées pour leur valeur historique et reconstruites en face de l'îlot Saint-Georges. Construit sur un espace de 3 400 m2, l'immeuble s'élève à 67 m de hauteur et compte dix-huit étages, ainsi qu'un parking souterrain. Le programme comprend une zone d'accueil au public située au rez-de-chaussée et des espaces de bureaux aux étages.
Au sommet, les deux derniers niveaux abritent un mess, la cafétéria et des espaces de détente ouverts sur l'extérieur par de petits balcons de plan triangulaire. D'inspiration fonctionnaliste, les façades se caractérisent par la grande rigueur des lignes. De même, les pignons, autrefois parés de petit granit grossièrement équarri, donnent à l'édifice une allure monolithique d'un beffroi contemporain, qui tranche avec le bâti historique. À la base du pignon sud-ouest, une citation de Michel de L'Hospital (1558) est gravée dans la pierre : « Les Liégeois ont été plus que tous les ans domptés néanmoins ils ont toujours relevé leurs crestes. »
L'aménagement des espaces publics fait partie de l'opération, et une longue galerie couverte relie l'ancienne Halle aux viandes au bâtiment administratif. Initialement dégagée, l'esplanade était autrefois composée d'un pavage au dessin géométrique évoquant un acronyme de Liège (LG), avant d'être recouverte de macadam pour faire place à un parking.
Sébastien Charlier
| Sources |
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| Frankignoulle Pierre, «Urbanisme et architecture à Liège 1960-1970» dans Les cahiers de l'urbanisme, n° 73, septembre, 2009, p.38-45. |
| Lejeune Jean, L'avenir de Liège et les travaux publics, Liège, s.n., 1964. |
| Liège. Architectures de la ville. Cartes et répertoires. HLM fondation d'architecture et d'urbanisme et Ville de Liège, 2006, n° 372.. |
| «Cité administrative de Liège» dans La Maison, n° 2, février, 1967, p.41-43. |
| Charlier Sébastien, «La cité administrative de Liège» dans Les Nouvelles du Patrimoine, n° 121, juillet-août-septembre, 2008, p.42-45. |