Cinéma Sauvenière

Cinémas

2003 - 2008 2003 - 2008 2003 - 2008 2003 - 2008 2003 - 2008
Réalisé

Active depuis une vingtaine d'années dans la promotion du cinéma et, plus globalement, dans le renforcement de l'activité du centre-ville, l'association les Grignoux est à l'origine du combat mené pour la construction de ce projet, à contre-courant de l'expansion de grands complexes en périphérie. 

Sa réalisation est le résultat de deux marchés d'architecture. Lauréat du premier concours avorté, le projet de l'association L'Escaut Architectures/Atelier Gigogne propose une implantation en L qui permet de dégager l'intérieur d'îlot. Un principe repris par V+ qui remporte la seconde compétition. 

Le projet est un espace urbain transparent et perméable, un intérieur d'îlot ouvert pour les projections en plein air et une liaison piétonne vers le boulevard de la Sauvenière. À la rigueur normative qui uniformise aujourd'hui la spatialité des salles de cinéma, les architectes répondent par des espaces d'accueil et de déambulation expressionnistes. Entre les boîtes superposées deux à deux qui abritent les salles se dégage une promenade architecturale ponctuée d'un escalier monumental, de rampes et passerelles, d'un escalier en escargot enchâssé entre d'étroits murs courbes, de plafonds inclinés, d'espaces intimes et de dégagements panoramiques sur la ville. Côté rue, la façade s'aligne aux constructions voisines et dévoile peu du spectacle qui se joue à l'intérieur. Mais, côté cour, les circulations en saillie et les ouvertures trapézoïdales dynamisent l'espace extérieur de leurs angles aigus et lignes obliques. 

Pour leur première réalisation d'envergure, le jeune bureau V+ s'entoure notamment de BAS/Dirk Jaspaert. Les ingénieurs apportent, dès la phase du concours, leur expérience à la conception d'une structure intimement liée, et non subordonnée, à la spatialité de l'édifice. Supportés par un mur de refend, les parois perpendiculaires et parallèles à la rue, la cage d'escalier, le bloc d'ascenseur et les salles de projection se solidarisent les uns aux autres, laissant aux vides architecturés de grandes latitudes. Les montants structurels en façade et les colonnes intérieures, jambages obliques aux sections variables, traduisent leur volonté de contribuer au langage de l'ensemble.

Marie-Cécile Guyaux

Sources
Lebrun Sophie, «Un cinéma qui fait corps avec la ville» dans La Libre Belgique, 2 mai, 2008.
Le cinéma Sauvenière à Liège, Bruxelles : Cellule architecture, 2009.
Guyaux Marie-Cécile, «Superproduction» dans A+, n° 213, Bruxelles, août-septembre, 2008, p.106-110.
«Déambulation séquentielle» dans A+, n° 220, octobre-novembre, 2009, p.62.
Moor Thomas, «Infrastructures culturelles / Liège» dans A+, n° 189, août-septembre, 2004, p.76-77.
Devoldere Stefan, «La maîtrise d'ouvrage publique en communauté française. Interview de Chantal Dassonville.» dans A+, n° 200, juin-juillet, 2006, p.40-46.
Lucasse Hélène, De la fiction à la réalité : message de l'architecture. Le cas du cinéma Sauvenière, 2010.