Cafèterie Chat Noir

Implantée dans le quartier Hors-Château depuis sa fondation en 1804, la cafèterie se voit contrainte, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, d'abandonner ses implantations historiques obsolètes et en partie détruites par les bombardements. 

En pleine expansion, la société acquiert, en 1953, un vaste terrain le long de l'axe Liège-Maastricht, permettant la construction d'un siège aisément accessible alliant bureaux, manufacture et distribution. Les nombreux impératifs techniques du programme sont le prétexte à développer un fonctionnalisme élégant, faisant la part belle aux matériaux standardisés. Orienté plein nord, le bâtiment de production, où se superposent, en liaison avec les magasins situés à l'arrière, les phases de traitement du café, s'ouvre sur l'avenue Georges Truffaut par de hautes parois verticales de béton translucide. 

En contrepoint, le volume bas de l'aile de bureaux, habillé de plaquettes de grès blanc, épouse la courbe de l'avenue de Jupille ; le rythme répétitif des fenêtres n'y est interrompu que par le bureau du directeur, en saillie, et l'accès des camions vers la cour et les garages, couverts de sheds. Reliant ces deux volumes, l'espace d'accueil, marqué en façade par un auvent en béton, abrite un escalier courbe sculptural. 

De 1960 à 1970, l'architecte procède à plusieurs adaptations du bâtiment, dont les plus notables sont l'ajout d'un étage à l'aile de bureaux (1960) et de trois travées au bâtiment de production (1961). 

Depuis 1973, la perception de la volumétrie d'ensemble est altérée par la construction, côté ouest, d'une extension (architecte Gérard Philippart).

Claudine Houbart