Pour faire face à l'industrialisation ininterrompue de la ville, la SNCB construit une gare importante réunissant trois pôles d'activité : la gestion du territoire ferroviaire entre Mons et Charleroi, la commande des aiguillages de la gare et de sa zone périphérique, l'exploitation de la gare même.
La construction coïncide avec l'érection, sous le maïorat de Fidèle Mengal (de 1953 à 1976), d'autres équipements collectifs : théâtre, piscine, hôtel de ville. La gare possède un plan trapézoïdal simple sur trois niveaux et toitures plates. La façade principale, légèrement arquée et tournée au nord vers le centre de la ville, en constitue le grand côté.
Le plan offre une excellente réponse aux contraintes du lieu et donne à l'édifice une part de son originalité. Il est implanté le long de la chaussée du Rœulx, entre l'axe ferroviaire, l'embranchement du canal (aujourd'hui comblé) et l'ancienne faïencerie Boch Frères. Sa structure est en béton revêtu d'un parement en briques et d'un soubassement en pierre bleue. Les quais se trouvent à l'est de l'édifice, les espaces d'accueil au nord, les locaux administratifs sont concentrés au sud dans un volume annexe en décrochage. La façade principale est remarquable par sa large baie panoramique hors-œuvre du premier étage. Cette ouverture est scandée par un rythme de refends de béton peint. Sa fonction principale est d'éclairer le hall des pas perdus et, notamment, la composition murale en céramique émaillée, signée Ernest D'Hossche, artiste de la faïencerie Boch Frères.
L'œuvre est exceptionnelle sur les plans technique, stylistique et historique. Elle est composée d'éléments en grès émaillé. Son style reflète, à l'échelle monumentale, l'expression haute en couleur de la céramique des années 1960. Elle a pour sujet les arts et les industries du Hainaut.
L'extérieur et l'intérieur de la gare ont été peu modifiés. Dans l'ensemble, les principaux matériaux originaux des espaces intérieurs publics sont préservés : panneaux d'aluminium, marbre de Rance, briques colorées À la SNCB, l'idéal de progrès de l'Expo 58 va dynamiser une éphémère quête d'esthétique moderniste de type international.
Sur le plan du patrimoine ferroviaire belge, cette gare est typique de cet amorçage d'une esthétique novatrice après un immédiat après-guerre marqué par un retour à des valeurs traditionalistes
Ludovic Recchia
| Sources |
|---|
| Archives de la SNCB à Mons. |
| «La nouvelle gare de La Louvière» dans La Vie du Rail, n° 997, mai, 1965. |
| «Gare de La Louvière-Centre» sur le site Keramis, en ligne http://www.keramis.be/fr/ressources-en-ligne/parcours-urbain/gare-la-louviere.htm, consulté le 13/09/2013. |