Devreux Émile

La Hestre, 1857 - Charleroi, 1933

Architecte issu d'une filiation éclectique, Émile Devreux exerce sa profession à Binche puis à Charleroi. 

À ses débuts coïncidant avec ceux de l'industrie électrique, il collabore avec Julien Dulait, fondateur des Ateliers de constructions électriques de Charleroi (ACEC). Ensemble, ils installent l'éclairage de nombreux bâtiments en Belgique et en Europe. 

Il est l'architecte de l'ancienne Usine d'électricité secondaire (1895), rue de l'Ermitage, 55, à Ixelles, bâtiment qui accueille aujourd'hui le Centre international pour la ville, l'architecture et le paysage (CIVA), et de la centrale électrique (1902, aujourd'hui, Centrale for Contemporary Art), place Sainte-Catherine, 44, dans le centre de Bruxelles. Émile Devreux est aussi un membre actif du Parti libéral. 

Après avoir été échevin une dizaine d'années, il exerce la fonction de bourgmestre de Charleroi entre 1904 et 1921. Alors que la ville est en pleine croissance économique, le nouvel élu s'attelle à sa promotion culturelle. Avec l'aide de Jules Destrée, député du Parti ouvrier belge (POB), il prend part au programme architectural de l'Exposition internationale de Charleroi de 1911, valorisant le savoir-faire, la culture et l'art de Charleroi. 

Au cours de la Première Guerre mondiale, il joue également un rôle capital en négociant le Traité de Couillet (23 août 1914), mettant Charleroi à l'abri de bombardements incessants. Il est également un fervent militant de la cause wallonne : dès 1912, il est membre de l'Assemblée wallonne, un Parlement wallon informel formé par Jules Destrée qui se réunit pour la première fois à Charleroi, le 20 octobre 1912.

Parallèlement à cette carrière politique très complète, il construit de nombreux bâtiments tels que l'Hôpital civil (1904), la Banque nationale de Belgique et le nouveau musée des Beaux-Arts (1920), le Palais de l'art wallon (1911, aujourd'hui BPS22). Même si Émile Devreux est architecte de formation, ses préoccupations se porteront de plus en plus vers l'archéologie, qui devient ultérieurement son principal centre d'intérêt. 

Une fois retiré de la vie politique, il prend la tête de la Société archéologique de Charleroi jusqu'à sa mort (1926-1933). On lui doit toute une série d'études dans sa région. Parmi celles-ci, trois d'entre elles sont remarquables par leur contribution à l'histoire locale : Les plans de Charleroi, retraçant la ville de ses origines (1666) à son démantèlement (1868), un travail à propos des remparts de Binche, paru en partie dans Les châteaux de Binche et une publication relative au couvent des Capucins. 

Irène Lund , Moritz, Benoit et Thibault Wéry